Eve le 10 septembre 2008
- « Route vers Panama »
Nous avons
quitté Curaçao, escale plutôt
préparatrice où nous n’avons pas
trouvé ce que l’on cherchait (nouveau
déssalinisateur, le notre est bien trop
capricieux). On
espère trouver cela à
Panama, dernière chance, ainsi qu’un nouveau
téléphone satellite.
Nous attendons aussi l’ordinateur
réparé qui
était très compliqué à
faire livrer à Curaçao pour des raisons de
dédouanement
qui peuvent prendre plusieurs semaines….
Curaçao fut pour Clément et Edouard une escale
où ils ont nagé avec des
dauphins. Clément
était super
excité ! Face
à la bête, il avait
cette relation (qui caractérise bien Clément face
aux animaux) amour
incommensurable et peur farouche.
Aujourd’hui, il essaie de me
décrire la sensation du touché d’un
dauphin. Chaque
chose un peu douce, il
la touche en me disant « tu vois maman,
c’est presque comme la peau du
dauphin, mais le dauphin c’est encore plus
doux ».
Pendant cette expérience Clara et moi étions au
sec mais au premières loges du
spectacle. Clara
applaudissait et chaque
fois me disait « t’as vu le
paton ? » moi « oui, il
est
beau le poisson », elle
«non, c’est un
néfin (comprendre
dauphin)» ! Comment
se faire
remettre à sa place par une petite fille de 26 mois.
Le
mouillage n’était pas agréable pour
nager, eau de
mangrove. Les
enfants étaient impatients
d’être à nouveau dans un endroit
où la baignade serait possible.
Durant notre séjour, plusieurs orages
violents se sont déclarés (souvent la nuit) avec
un spectacle son et lumière
assez fascinant et inquiétant lorsqu’on voyait les
bateaux se diriger les uns
vers les autres (mouillage qui dérape ou mauvaise estimation
du
capitaine). Nous
n’avons pas bougé et
aucun bateau ne s’est précipité sur
nous. Quelle
chance !
A
Curaçao nous avons eu le plaisir de rencontrer les
« Ouistiti ».
Famille française
qui voyage avec ses deux enfants (Yaelle 3 ans et Mahé 8
mois) qui, cela tombe
bien, font la même route que nous.
Nous
décidons de nous retrouver à Panama pour passer
le canal ensemble et ensuite
faire le Pacifique non loin l’un de l’autre. C’est
sécurisant de savoir que quelqu’un est
à portée de radio (d’autant
plus qu’Eric et Marielle sont médecins, cela peut
toujours servir !).
Après
avoir pris les infos météo (fichiers Grib), nous
sommes partis de Curaçao le vendredi 29 août. 650 miles devant nous soit
plus ou moins 5 jours.
Les
conditions sont très calmes, la levée de vent
annoncée
se fait attendre. Le
lendemain, un peu
de vent nous permet de mettre le booster et c’est sous cette
voile que nous
attraperons simultanément un thazard sur la ligne
Bâbord et une Daurade
Coryphène sur la tribord.
Edouard
remonte le thazard et on le laisse en bout de ligne pour
qu’il se calme un
peu. Pendant ce
temps, Edouard (encore
lui) remonte la daurade, je suis trop absorbée par
l’envie d’une belle photo
que j’oublie de prendre le crochet pour
« harponner » la
bête…avec un
magistral coup de queue, elle en profite pour se décrocher
de la ligne. Adieu
daurade, cette fois-ci tu as gagnée.
Clément râle et peste, il
voyait déjà la
daurade à la tahitienne dans son assiette.
Au
moment de la cuisson de notre Thazard (découpé en
filets
avec lit d’oignons et tomates), plus de gaz.
Pas grave, on a deux bouteilles.
Sauf que l’ancien propriétaire
avait « oublié » de
nous dire qu’il
en avait vidé une des deux entre le moment de
l’achat du bateau et la prise en
main…grrrr
Cinq jours de mer devant nous, pas de quoi cuisiner, allez expliquer
cela aux
gosses. Pas de
pain, pas de lait chaud
pour Clara, pas de repas chaud et surtout pas de café pour
les parents.
Heureusement,
Edouard n’a pas dit son dernier mot.
Nous avons un barbecue au gaz et donc nous
cuisinerons en chauffant tout au barbecue tant que cela ne bouge pas
trop en
mer. On essaie
d’être inventif avec la
cuisine pour consommer le moins de gaz possible.
Le 03 septembre, nous
décidons de faire une halte à Cartagena en
Colombie. En effet,
les prévisions météo se
dégradent
et il nécessaire que nous prenions les infos
récentes. Grand
bien nous en a pris, un gros coup de vent
se fait sentir le lendemain et nous sommes bien heureux
d’être à l’abri.
Cette
escale nous permet de remplacer une bouteille de gaz
(nous devons changer notre bouteille pour une Propane et un nouveau
détendeur). Nous
pouvons enfin cuisiner normalement.
Carthagène est vraiment une belle ville.
Très touristique mais très
agréable. Nous
y resterons quatre jours et le temps y passa très vite.
Dimanche
7 septembre route vers les San Blas que nous
atteindrons lundi après midi.
Navigation
principalement au moteur, le vent est mou.
La pêche est nulle…
Arrivée
lundi aux San Blas, Porvenir pour faire les
démarches administratives d’entrée sur
le territoire Panaméen.
Les dollars s’envolent à une
vitesse
fulgurante, les démarches nous pompent 120
Dollars !!! (Avec reçu à
l’appui, donc cela nous paraît correct bien que
très cher).
Ici
c’est le territoire des Indiens Kunas, ils nous abordent
avec leurs pirogues taillées d’une
pièce dans un tronc d’arbre.
Ils vendent des Molas (carrés de tissus
colorés aux motifs abstraits, végétaux
ou animaux), le produit
de leur pêche,…
Mardi belle ventrée de Langoustes.
Le
lendemain bisque avec les carcasses….elle est pas belle la
vie ?
On rencontre le «Kamoke » avec
leurs deux enfants (Yann 7 ans et
Maelle 10 ans), c’est immédiatement la super
entente avec Clément qui est ravi
d’avoir des nouveaux copains.
Mercredi Edouard
est parti à la chasse
sous marine avec Pascal du bateau Kamoke.
Avant cela, petits achats de bracelets Kunas et sacs
avec motif Molas.
La
chasse sera fructueuse, Edouard nous ramène deux poissons
harponnés. L’après-midi
plongée sous
marine avec Pascal et son épouse
Bénédicte nous fait un baby-sitting. Pascal nous offre un King
Crabe, nous le
mangeons au soir et c’est un régal. Comme couvert il faut
prévoir un marteau pour casser les pinces mais
quel délice. Merci
beaucoup !
Nous
décidons de reprendre la mer jeudi
soir (navigation de nuit), en effet, il
faut aller vers Colon pour régler notre passage, nous
regrettons de ne pas
passer plus de temps dans les San Blas, où le temps
à une autre dimension.
Vendredi
matin nous arrivons à Colon après une nuit de
navigation où il fallut plus d’une fois se
dérouter pour laisser passer un
cargo. Les portes
du Pacifique, cela
mérite un édito à part
entière. Suite
au
prochain épisode.
<Après Avant>
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