Eve le 13 octobre 2008 - « d’un océan à l’autre »

Nous voici donc à Colon, le canal de Panama est devant nous.  Carabistouille est mouillé dans la zone des bateaux en attente de passage du canal, nous ne sommes pas bien nombreux.  L’après midi de notre arrivée, nos amis du « Ouistiti » arrivent en ligne droite de Curaçao, ils sont crevés.  Nous sommes heureux de les retrouver, nos démarches seront parallèles (nous avons une matinée d’avance sur eux).

Arrivés à Colon, on nous conseil Tito, il s’occupe de toutes les démarches tant immigration que passage du canal.  L’immigration, nous l’avions faite aux San Blas mais il nous manquait le visa, 50 $ de plus (photos, visa, taxi, et commission de celui qui nous accompagne).  Visiblement aux San Blas, le douanier « Alexis » (serait-ce un hasard ?) nous a bien plumé, surtaxe car il était 16h et qu’il arrête à 15h (il ne nous a pas signalé ses horaires ni la surtaxe).

A colon donc, le jour de notre arrivée, tout est mis en place pour notre passage.  Tito nous loue les amarres nécessaires et nous vend les pneus devant servir de pare-battage.  Le passage pourrait être programmé pour mercredi puisque le mesureur doit venir sur le bateau le lendemain de notre arrivée soit samedi.  Samedi vers 10h un homme super antipathique arrive, il me crie que l’on n’a pas le drapeau Panaméen (on doit encore l’acheter), visiblement le fait que je sois seule à bord avec les enfants l’énerve plus encore, il veut voir le capitaine.  Edouard arrive après 10 minutes.  Le mesureur ne veut pas venir mesurer notre bateau car nous n’avons pas physiquement les amarres et les pares-battage à bord.  Nous lui expliquons que Tito nous fournis tout mais visiblement il n’aime pas Tito.  Il s’en va.
Nous allons voir Tito, il nous explique qu’il n’est pas nécessaire d’avoir tout à bord lors du mesurage mais que bon, il nous fourni donc amarres et pneus.

Rendez-vous pris pour le lendemain (ici on travaille non stop).  Le nouveau mesureur est beaucoup plus sympa que le premier, il est toutefois très rigide, il prend son job au sérieux.  Il nous annonce enfin qu’en plus des 1500 $ à payer pour le passage et la garantie, que l’on aura une surtaxe car un mesureur s’est présenté hier pour rien.  Il nous conseil que Tito aille dépatouiller l’affaire.  La surtaxe n’est pas connue elle devrait être de 150 ou 200 $ !

Le lendemain, lundi donc, Tito va régler l’affaire, la surtaxe est passée à 300 $.  Heureusement, tout s’arrange mais on a eu chaud.

Comme notre document doit être corrigé (pour supprimer la surtaxe), nous ne pouvons faire le paiement que mardi et donc le passage se fera jeudi.  Le « Ouistiti » passera donc samedi pour que l’on puisse se donner un coup de main.

ouistiti

Passage prévu jeudi, arrivée du pilote sur le bateau à 16h00.  Le pilote arrive vers 19h00, nous avons les nerfs à fleur de peau.
Carabistouille est full, en plus de son équipage habituel, nous avons l’équipage du « Ouistiti » à savoir, Eric, Marielle et leurs enfants Yaelle 3 ans et Mahé 8 mois.  Un marineros (handliner) Marcos et enfin le pilote.
Le pilote est assez sympa.  Nous devons passer l’écluse avec un gros cargo (écluse à trois marches ou trois niveaux montants).  Le pilote est sans doute un débutant car il nous fera suivre un mauvais cargo et nous devons donc attendre le bon amarrés à un ponton.  L’entrée dans la première écluse derrière ce cargo est impressionnante.  Heureusement tout ce retard nous aura permis de mettre les enfants au lit (sauf Clément).

passage1

Les écluses ne sont pas plus impressionnantes que de bonnes hollandaises, avec un certain remous qui sera fonction de la vitesse de remplissage.  Nous bénéficions d’un remplissage vitesse moyenne.  Ca bouge mais ca va.  Le stress vient surtout du fait que tout ce petit monde se prend très au sérieux et on a donc l’impression qu’il s’agit de cas de vie ou de mort.

passage2passage3

Deuxième marche, pas de souci, troisième marche tout va bien.  On arrive vers minuit à notre bouée d’amarrage pour y passer une courte nuit.  Le pilote s’en va et sera remplacé le lendemain par un autre (heureusement sympa aussi).

Traversée du Lac Gatun, très sympa, il fait beau, les paysages sont verts.  Point de vue navigation heureusement que nous avons un pilote à bord car nous devons suivre un chenal balisé vert-rouge et pour les marins que nous sommes ce n’est pas évident ;))
Clément joue avec Yaëlle et Clara et la déception de ne pas voir de crocodile est compensée par un carabistouille plaine de jeux.

gatun1gatun2gatun3

Sur l’heure du midi nous passons l’écluse qui nous mène au lac Miraflorès, un jeu d’enfant et une demi-heure plus tard les deux dernières marches (descendantes) pour se retrouver enfin dans le Pacifique.

pacifique1pont amériquejoie

C’est symbolique, on est heureux d’y être et tout s’est bien passé.  Nous débarquons notre pilote et notre marinéros.  Le mouillage est rouleur.  Tout le monde est fatigués, nos hôtes du Ouistiti restent jusqu’à demain matin pour récupérer et repartent avec Edouard pour faire leur traversée.

arrivée

Repos à bord pendant qu‘Edouard entame la traversée avec  le « ouistiti ».  Leur deuxième pilote était un gars pas sympa, petit jeune qui s’y croit, gueule plus qu’il ne parle, bref, tendu pour tous.  De plus à l ‘arrivée découverte d’une voie d’eau, « Ouistiti » se retrouve à couple de « Carabistouille » pour un pompage rapide des fonds.
Ce n’est pas trop grave, grosse frayeur, c’est un souci au niveau du presse-étoupe.

pompage

 Nous sommes donc du côté Panama City et les démarches avant notre départ vers les Galapagos peuvent commencer.  A savoir, se faire livrer une nouvelle carte Mastercard (on nous a volé l’autre à Colon), recevoir le PC d’Edouard laissé en Martinique pour réparation, acheter un téléphone satellite, un déssal, une balise de détresse, gros avitaillement,…

Comprendre pourquoi on ne peut plus faire de retrait avec nos cartes Maestro…et ca, c’est un mystère plus insondable que le triangle des Bermudes…Quoique l’on ait bien une idée sur la question qui serait assez bien liée à la crise bancaire qui secoue notre pays et que nous apprenons assez fortuitement. Toujours est-il que quelques jours après l’injection de fonds gouvernementaux dans Dexia, notre carte fonctionne à nouveau. 

On pourrait vous raconter cela en détail mais c’est relativement sans intérêt et assez déprimant.

En date du 8 octobre nous quittons Panama City avec à notre bord tout le matériel nécessaire.  C’est presque un miracle d’avoir tout.

On va prendre un peu de repos aux Iles Las Perlas (3 ou 4 jours).  Les Perlas sont à 40 miles de Panama City mais cela n’a rien à voir.  Belles plages, endroit désert, un goût de paradis.  Sur la route nous pêchons un Thon et une Daurade Coryphène.  Le thon sera dégusté le soir même sous forme de steak mi-cuit avec chutney de mangues fait maison, quel délice !

thon

La daurade fera l’objet d’un tartare pour le lendemain et deux gros morceaux au congélateur pour les jours à venir.
Les repas sur le « carabistouille » deviennent de plus en plus gastronomiques.

daurade


Aux Perlas, petite plongée pour gratter les coquillages sur les safrans et les hélices (on en a une colonie), nettoyage d’annexe, baignades,…

villageannexe

Lundi 13 octobre, il est temps de prendre la route vers les Galapagos, nous espérons y arriver en moins de dix jours.

<Après        Avant>


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