Ed
le 26 Février 2009
– « Fenua Enata »
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Après 11 mois de navigation nous arrivons aux Marquises. Pour
une fois, l’accueil nous semble vraiment chaleureux. Au fil des semaines qui s’écoulent
au long de notre escale dans ces îles, qui sont parmi les plus éloignées du
monde, nous goutons pour la première fois à ce que nous sommes sans doute venu
chercher. Pourtant la vie ici est rude. Ceci dans la mesure où l’on se sent
vraiment tout petit au sein de cette nature immense, gourmande et généreuse. Ce
serait le paradis originel sauf qu’ici point de serpent ni de pomme. Même si
dans ce pays rien ne manque, le rare existe encore. Car ne vous y trompez pas la
terre des hommes ne sera jamais un paradis pour touristes. Trop isolée, trop
austère, elle ne retiendra finalement, parfois pour toujours, que les âmes qui
voulurent s’y égarées. |
Eve le 25 février 2009 - « Aux Marquises »
C’est début décembre que nous avons entamé notre visite des
Marquises.
Arrivée le 2 décembre à Hiva Oa (île de Brel et Gauguin) on
y passera une quinzaine paisible. On
partira vers Nuku Hiva pour les fêtes de fin d’année. Noël sera calme, on reste au bateau malgré
une invitation à faire griller du cochon.
En effet les enfants on été tellement infernaux ces dernières 48 heures
qu’il faut marquer le coup. Il n’y aura
donc pas de fête. Père Noël indulgent
passera quand même cette nuit là !
Lego pour Clément et instrument de musique pour Clara.
Nouvel an sera plus festif, nous organisons avec les autres
bateaux au mouillage une fiesta sur la plage. L’apéro bien entamé, les braises
commencent à rougir, une pluie tropicale se déverse soudain sur nous. Il ne faut pas plus de 10 minutes pour que
nous pataugions dans la boue et que les enfants soient trempés malgré les
bâches tendues l’après midi.
Heureusement Alain et Odile venus nous rejoindre nous proposent de
continuer chez eux (ils ont un catamaran avec lequel Alain fait du charter mais
habitent une maison sur l’île). Nous
nous retrouvons donc chez eux, au sec.
On grille les brochettes de poisson, et du bœuf local, on se
régale. Chacun y a mis du sien et sans
doute le meilleur de soi. Le buffet de
dessert est à la hauteur lui aussi. Les
enfants, sur un tatami géant, regardent des dessins animés et tombent de
sommeil les uns après les autres. On
assiste aux feux d’artifices depuis la terrasse de la maison, on est aux
premières loges.
"2009 commence très bien"
On ne vous parlera pas du déssal qui ne fonctionne toujours
pas. On garde espoir…..
Début Janvier Jean-Claude alias Babu le père d’Evelyne vient nous rejoindre à bord pour 20 jours.
Arrivé le 10 janvier, chargé comme une mule de nos commandes (grappin d’annexe,
bout, lampes, sirop de Liège, cognac, bouquins,….).
Nous passerons quelques jours sur Nuku Hiva, mouillage de la Baie d’Hanao
notamment. Nous surnommerons ce
mouillage Baie aux nonos.
Ensuite direction Ua Pou. Rencontre de
Xavier qui nous fera faire le tour de l’île côte Est. Barbecue sur la plage, rencontre avec les
sculpteurs de pierre fleurie, visite du
site historique. La journée est très agréable.
C’est sur Hiva Oa que nous mettrons le
cap. Les incontournables Brel et Gauguin
nous y attendent. Encore quelques jours
passés sur Tahuata et il est temps de penser à remonter. Le temps passe vite et le départ de Babu est
proche.
Avec les départ de Babu coïncide à 24h près, l’arrivée de
Jan alias Bapou, père d’Edouard.
Juste le temps de ranger le bateau et préparer la cabine.
Le 30 janvier c’est Bapou que nous allons accueillir à
l’aéroport de Nuku Hiva. Lui aussi
chargé comme une mule. Matériel
informatique, cadeaux pour les enfants, nécessaire de plongée, livres,
médicaments,…
Nous irons à la Baie d’Hakaui (à Nuku Hiva) pour faire la
ballade vers la cascade. Je resterai au
bateau pour garder les gosses. Vu l’état
de retour de Bapou et Edouard, je ne m’en plains pas.
Après Nuku Hiva et son incontournable avitaillement, nous
décidons d’aller vers Ua Huka, surnommée l’île aux chevaux. Une fois de plus, les marins que nous sommes
sont transformés en cavaliers.
L’expérience des Galapagos n’est pas tout à fait oubliée en ce qui me
concerne. Lors du retour, alors que l’on
entamait une ballade à la crête d’une montagne, un stress incroyable m’a
pétrifié. Je panique et mon cheval se
rend compte que je bloque…il fera instinctivement demi-tour.
Quelques jours après, départ vers Hiva Oa, Tahuata et enfin le point le plus
sud des Marquises Fatu Hiva avec sa Baie des Vierges.
Remontée vers Tahuata et enfin Hiva Oa ou Bapou débarque ce 20 février 2009.
Nous remontons vers Nuku Hiva où
la pièce du déssal (changement du moteur haute pression, l’ancien étant trop
énergivore) devrait être livrée.
Ultime étape pour obtenir de l’eau douce à profusion sur le bateau et enfin
pouvoir échapper à la corvée « bidonnage ».
"Voilà pourquoi j'ai choisi Sea Recovery"
Encore un mois et demi ici, le
temps d’organiser un charter début avril, quelques travaux sur le bateau,
l’école pour Clément.
Mi avril nous mettrons le cap vers le sud, les Tuamotus.
Les îles par ordre
alphabétique :
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Fatu Hiva :
île du groupe sud, la plus sud d’ailleurs.
Célèbre pour sa baie des Vierges.
D’énormes blocs rocheux qui montent à pic. Lors de notre séjour au mouillage il y avait
de fortes rafales de vent. Il faut bien
dire qu’avec un tel relief cela n’a rien d’étonnant. Le jour de notre arrivée correspondait avec celle
de l’Aranui (bateau avitailleur). Nous
avons donc profité des célébrations liées à cet |
événement. Le lendemain nous sommes parti pour une balade jusqu’à la cascade, une heure de
marche aller et une heure retour. Clara
dans le sac à dos, Clément marchait.
L’aller nous a semblé beaucoup plus long que le retour. Malheureusement la cascade n’était pas à la
hauteur de nos aspirations. Clément aura
bien marché, sans se plaindre. Le sac à
dos de Clara étant cassé, le transport de celle-ci ne fut pas très aisé.
Cueillette de citrons et oranges sur le chemin du retour.
Le lendemain nous sommes partis vers Omoa, village principal de l’île. Grosse déception.
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Hiva Oa :
île du groupe sud. L’île de Brel et
Gauguin. Elle restera celle que l’on
aime, sans doute parce que c’est celle qui nous a accueilli lors de notre
arrivée. Le mouillage est à 4 kilomètres
du village. C’est donc le pouce en l’air
que nous nous rendons au village et heureusement le stop ne fonctionne pas trop
mal. A Hiva Oa se trouve le seul
moniteur de plongée capable de faire passer ses brevets à Edouard. Nous plongerons donc avec Eric Le Lyonnais |
pour l’obtention de la première étoile d’Edouard. Les plongées se font sur les bords du chenal
du Bordelais. L’eau y est claire et très
poissonneuse. Par contre absence de
coraux.
C’est à Hiva Oa aussi que nous avons
fait du snorkeling avec des raies Manta.
Souvenir impressionnant. Ces
géantes des mers en train de se régaler de la soupe aux planctons dans laquelle
on nageait.
Bien entendu visite des musés Brel et Gauguin et passage par le cimetière. Le musé Brel est très émouvant mais on
s’étonne tout de même que la fondation Brel et les héritiers n’injectent pas
plus de moyens dans tout cela.
Nous avons visité Puamau, réputée pour ses grands Tiki. Le trajet en voiture est assez long et
fatiguant. Une piste à flanc de montagne
durant deux heures. Nous n’avons pas
trouvé le lieu à la hauteur de l’effort à fournir pour y aller…
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Nuku Hiva :
île du groupe nord, île capitale des Marquises.
C’est là que la concentration de voiliers attendant la fin de la saison
cyclonique se rassemble. Son grand
mouillage permet en effet de se retrouver à 50 et plus sans souffrir de
promiscuité. La baie d’Hanao au nord est
très belle mais infestée par les nonos.
Ces petites bestioles affectionnent particulièrement Clara. Une fois piquée, il |
faut à tout prix qu’elle
ne se gratte au risque de voir une vilaine infection des plaies. Pour palier à cela, on évitera Hanao et les
zones à nonos réputées.
La cascade d’Hakaui est une belle ballade mais il faut se méfier du côté
marseillais des français qui annoncent 1h30 au retour et 2h à l’aller. Autant prendre son temps et y consacrer une
journée. Matinée pour monter avec halte
pique nique et après la baignade retour au bateau relax pour y être fin
d’après-midi. Quoiqu’il en soit, cette
ballade se fait sans les enfants.
A Nuku Hiva nous aurons fait la connaissance d’André, sympathique
Marquisien. Il nous fournira
régulièrement en citrons, pamplemousses et bœuf local, à l’œil !
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Tahuata :
île du groupe sud, dépendante d’Hiva Oa.
Selon nous, la plus belle. Tant
pour le village d’Hapatoni, très beau.
Les gens y sont simples et accueillants.
Une très belle chaussée datant d’avant l’arrivée des européens en fait tout
le front de mer, et une église d’époque est toujours sur pied. Cela rend ce petit village très authentique. |
Les fonds marins sont clairs à Tahuata.
Il y a également quelques belles plages (de quoi satisfaire les
enfants). Dans la baie…un groupe de dauphins était présent à chaque fois que nous y
sommes allés. Le village principal nous rappelle
qu’avant l’arrivée des européens en 1595, les Marquises s’appelaient
« Fenua Enata » ce qui signifie « terre des hommes ». |
<Après Avant>
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