Eve
le 16 Avril 2009
– «
Blue Lagoon »
Nous pensions rester
jusqu’à mi-avril aux Marquises et ce
suite à une proposition de charter que nous avions eue. C’était
sans compter sur l’intervention de la
« mafia » locale qui a son
catamaran et qui détient le monopole…bref,
cela ne se fera pas.
Tant pis, on râle un peu d’avoir perdu 10 jours
dans ce projet….
La bonne nouvelle est que nous
quittons les Marquises avec
un déssal qui fonctionne.
Nous avons
reçu la pompe, Edouard a encore bosser comme un fou mais ca
y est, on a de
l’eau. Elle
est super bonne en
plus. Nous pouvons
dès à présent faire
une croix sur la corvée
« bidonnage ».
Route vers les Tuamotu avec en
musique de fond :
-
« Ils
parlent de la mort comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté
Et s'il n'y a pas d'hiver cela n'est pas l'été
La pluie est traversière elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise le temps s'immobilise
Aux Marquises
Du soir montent des feux et des points de silence
Qui vont s'élargissant et la lune s'avance
Et la mer se déchire infiniment brisée
Par des rochers qui prirent des prénoms affolés
Et puis plus loin des chiens des chants de repentance
Et quelques pas de deux et quelques pas de danse
Et la nuit est soumise et l'alizé se brise
Aux Marquises
Le rire est dans le coeur le mot dans le regard
Le coeur est voyageur l'avenir est au hasard
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d'amour
Que les soeurs d'alentour ignorent d'ignorer
Les pirogues s'en vont les pirogues s'en viennent
Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux-tu que je te dise gémir n'est pas de mise
Aux Marquises »
- Jacques Brel
LES MARQUISES
1977
C’est donc après une courte escale à Ua
Pou (afin d’y saluer
Xavier avec lequel nous avons encore passé un
agréable moment et dire au revoir
aux Ouistiti) que nous mettrons le cap vers Kauehi, notre premier
objectif
Tuamotu. Direction
Sud pendant 498 Miles
Nautiques.
Après
très exactement 84 heures de mer, nous arrivons face
à
la passe de Kauehi. Nous
sommes une
heure trop tôt pour y entrer, un remous (mascaret) y est
visible mais pas
terrifiant. On
tente le coup.
C’est stressant, un peu comme entrer dans la passe du
Morbihan a contre
courant. Les deux
moteurs à fond, on
fait moins d’un nœud, le courant est donc de plus
ou moins 7 nœuds. On
y arrive en grappillant mètre par mètre. Une fois la passe
embouquée, il nous reste
une heure et demi de navigation pour arriver de l’autre
côté de l’atoll où un
mouillage de rêve nous attend.
Nous ne
sommes pas déçus, eaux turquoise, fermes
perlières et calme absolu sont nos
voisins.
Nous resterons à
Kauehi trois jours, le temps d’en faire un
petit tour. Ensuite
direction
Fakarava. Deuxième
plus gros atoll des
Tuamotu. Notre
objectif y est double,
mettre les enfants à l’école et le
passage de la deuxième étoile en
plongée
d’Edouard.
Le lundi de notre
arrivée sera dédié aux
démarches
administratives. Inscription
du bateau,
paiement de la taxe locale, inscription de Clément
à l’école et recherche d’une
nounou pour Clara (ils n’ont pas de section pour les moins de
trois ans à
l’école communale).
Et enfin quand tout
cela est bouclé, inscription dans le club de
plongée local.
Même si Fakarava est le second atoll des
Tuamotu, l’ambiance y est très familiale et tout
le monde connais tout le monde
(plus ou moins 700 habitants). A
notre
arrivée nous sommes le seul bateau au mouillage ensuite nous
sommes passés à 4.
L’école et la vie administrative se trouvent dans
le nord de l’atoll. On
passera deux semaines très agréables.
Clément adore son école et sa maitresse, Clara va
tous les matins chez la
nounou pendant que les parents plongent. Les plongées sont
très belles, nous y
avons vu des fonds de coraux magnifique, des requins, gris, pointe noir
de
récif, dormeurs et pointe blanche, raie Manta, pleins de
poissons,…Les plongées
dérivantes avec le courant entrant dans la passe sont une
expérience
inoubliable.
Après le dernier
jour d’école avant les congés de
Pâques, nous mettons le cap
vers le sud, au village de Tetamanu.
Ici
c’est la vision de paradis telle qu’on se
l’imagine, plages de sable rose à
perte de vue, plongées magnifiques, mouillage tranquille. Un seul défaut,
lors de notre expédition
« Barbecue sur la plage » nous
avons fui face aux moustiques.
Premiers snorkeling avec les requins pour Clément,
malgré un petit stress au
début, mais gros moment d’émotion et au
final grande joie.
Après
Fakarava, nous mettons le cap vers
Toau. Navigation de
nuit de 80 miles
avec comme objectif une arrivée avant le premier avril
puisque nous avons
rendez-vous pour y plonger. Arrivée
dans
les temps, on se repose avant notre rendez-vous plongée. On cherche un
système pour garder les enfants
pendant que l’on plonge.
Le système sera vite
trouvé, la pension qui se trouve à Toau
est tenue par la mamie d’un copain de classe de
Clément…les enfants jouerons
sur la plage pendant qu’on plonge.
Nous sommes d’ailleurs accueillis avec du poisson. Ici les gens sont ultra
aimable, on visite le
parc à poisson, on apprend un tas de chose, le
séjour est vraiment
agréable. Les
enfants sont aux anges et
crevés le soir d’avoir couru tantôt
après les cochons tantôt après les
chiens,
avoir nagé, avoir pêché, …
Les plongées étaient parfaites aussi. Le
tombant du « chien jaune » est
vraiment une plongée étonnante, très
belle avec une visibilité à couper le souffle,
(ce qui sous l’eau peut faire
une drôle d’impression).
Malheureusement toutes les
bonnes choses ont une fin et pour
nous, c’est la vision de nos calles à provisions
se vidant qui nous donne le
signal de départ.
Nous décidons
d’aller vers Rangiroa pour refaire un bon
avitaillement, nous avons épuisé le stock de
Nesquik, la farine arrive au bout,
les œufs, le lait, le riz, le café,…
également.
Apataki est sur le chemin, nous y ferons escale juste pour
être sûr d’avoir
envie d’y revenir puisque qu’il nous faudra
remonter au vent 90 miles (autant
ne pas le faire si l’île ne nous dit
rien !).
Apataki, c’est encore
un coin de paradis. Au
mouillage nous avons snorkelé plus d’une
demi-heure avec deux raies Manta qui faisaient un ballet rien que pour
nos
yeux. C’est
sûr on y repassera. En
partant, nous avions tout prévu, heure de
la marée pour sortir du lagon, temps à
prévoir pour 90 miles de navigation, et
horaire pour l’entrée du lagon à
Rangiroa. Il faut
que tout cela puisse correspondre et donc en début
d’après-midi
nous avons quitté notre mouillage.
Nous
devions traverser une partie du lagon avant d’atteindre la
passe. Un
élément que nous avions oublié dans
nos
calculs était le soleil…naviguer dans un lagon
avec le soleil de face nous
garanti de ne pas voir les patates de corail, aille aille aille.
On s’est fait peur ! Très
peur même
quand depuis l’avant du bateau, la patate était
là, je n’avais rien vu la
seconde d’avant. Hurlement
à Edouard
pour la marche arrière, trop tard on est dessus ou
plutôt au-dessus….Ouf, elle
était profonde. Quel
stress. C’est
sûr à l’avenir nous
n’oublierons plus
le soleil dans nos calculs.
Pour le reste nos
prévisions étaient correctes, belle
navigation de nuit avec la pleine lune et arrivée un peu
trop tôt dans la passe
de Rangiroa. Nos
moteurs peuvent étaler
le courant que l’on a de face et nous voici au mouillage avec
les commodités
des îles touristiques. Internet,
magasins de taille correcte et prix comme toujours exorbitants.
Une première plongée dans la passe de Tiputa me
laissera un mauvais
sentiment. Nous
avons dû, suite à une
erreur de largage, remonter le courant en début de
plongée, après à peine 15
minutes de plongée, j’étais
déjà
à mi-bouteille…de quoi être
stressée tout le
reste de la plongée ce qui n’aide pas à
la
récupération.
Bref, pour la première fois de ma vie je
me
retrouve sur l’octopus du moniteur pour terminer la
plongée, situation
inconfortable surtout dans le courant que nous avions…bref,
les plongées ce n’est
pas toujours le pied…
On va tenter une mise
à l’école dès que le
congé de Pâques
sera fini, Edouard sa troisième étoile de
plongée, du rangement et nettoyage de
bateau. On ne sait
pas encore où, ici à
Rangiroa, retourner à Fakarava, mettre le cap vers Tahiti,
on hésite. Avant
de prendre une décision c’est le sud de
Rangiroa que nous visitons avec un autre voilier.
On se fait un barbecue sur la plage, on papote,
les enfants se baignent, tout va bien…un peu trop chaud peut
être. Mais
nous n’oserions pas nous en plaindre….
Les dieux planenet ici parmis les ombres rares
<Après Avant>
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