Eve 22 juillet 2008 - « Stop ou encore »

Arrivés le 2 juillet en Martinique pour prendre Arnaud, nous avons encore passé cinq jours à faire de l’avitaillement, une vérification des moteurs, une nouvelle bâche d’annexe -milles merci à Didier et Maria du Marin,….
Capture d’un Thon que nous avons dévoré.

thon

Les cales pleines, le moral regonflé par la présence d’Arnaud nous mettons le cap vers Grenade avec une escale farniente aux Grenadines.  Samedi 12 juillet au départ du Marin en Martinique, grosse frayeur, d’abord on se prend un banc de sable, ensuite le pilote refuse de fonctionner pendant une heure, un caprice ?
Petite halte snorkeling au sud de Sainte Lucie en fin d’après-midi.  Ensuite navigation de nuit jusqu’au Tobbago Cays.  Arrivée dimanche au matin aux Tobbago Cays dans les Grenadines.  Les tortues sont au rendez-vous, les raies aussi.  On y passe la journée, on repartira en fin d’après midi avec au programme la navigation de nuit pour être à Grenade lundi matin comme prévu.

petits

Lundi arrivée à Grenade, nous attendrons toute la journée une sortie hypothétique de l’eau, il s’avère que rien n’est prévu, bref notre escale de 24 heures durera cinq jours où nous devrons mettre la pression pour que le travail soit terminé.

Vendredi 18 juillet au soir nous partons de Grenade direction Los Testigos au Venezuela.  Le pilote refuse à nouveau de fonctionner pendant une grosse heure…on hésite à faire demi-tour ?  On en peut plus de Grenade.  On verra.

testigos

Samedi matin Los Testigos.  L’eau y est plus verte qu’au mois de mai, c’est un phénomène que l’on ne s’explique pas, sans doute une algue a-t-elle proliférer.  Visite des CostGuard, cela ne durera pas trop.  Snorkeling essais de chasse sous marine (pas encore au point), les journées s’écoulent pour une fois sans trop de stress et du coup avec les enfants la vie est beaucoup plus agréable.
Lundi 21 juillet, départ des Testigos pour Los Roques.  Le pilote nous lâche pour de bon.  Zut 48 heures de navigation sans pilote sous un soleil de plomb.  Nos peaux blanches ne peuvent le supporter même en se relayant c’est impossible.  Cap sur Margarita où, au calme, nous tenterons de réparer et surtout diagnostiquer le problème grâce à une connexion internet. 
Aie Aie Aie, la loi des séries continue, la pièce qui paraît-il ne lâche jamais nous abandonne.  Le calculateur du pilote est mort….encore un coup au moral et au portefeuille.  Que faire, continuer et risquer d’avoir encore et encore des ennuis.  Arrêter tout, rentrer en Belgique….on est trop démoralisé pour prendre une décision cohérente, on ne voit pas le bout du tunnel et nous ne sommes plus du tout motivé pour aller dans le Pacifique.  Cette course contre le temps que nous avons entreprise il y a plus de six mois nous éreinte,  quelles sont encore nos motivations, on voulait se prouver que nous étions maîtres de nos vies, c’est raté, les événements sont les maîtres et nous on les subi.
Le problème immédiat est que nous sommes à Margarita, le lieu le plus proche pour réparer c’est Bonaire, 275 miles sans pilote.  Ou alors demi tour, 350 miles vers la Martinique et mise en vente du bateau…

calor

Mercredi 23 juillet, la nuit porte conseil paraît-il.  Pour l’instant l’option que je retiens est de dire stop mais profitons quand même un peu de ce que nous avons entrepris.  Plutôt que de vouloir à tout prix rejoindre le Pacifique, puisqu’il n’a pas l’air de vouloir de nous, profitons de notre présence ici.  On ira réparer à Bonaire avec sur la route escale a Los Roques et Los Aves.

Jeudi 24 juillet départ de Margarita direction Los Roques. On attrape une petite Daurade Coryphène, juste une entrée pour 3 adultes et 2 enfants (tartare de Daurade).
Ensuite vient le relai à la barre.  Le jour c’est cuisant et la nuit,… c’est la nuit…
Le 25 après midi, on est aux Roques.  Le paradis parait-il.  Allons voir l’enfer…

roques

Le 28 nous ferrons un mouillage aux Aves.  Îles bien nommées, cela grouille d’oiseaux.  Surtout d’après nos observations de fous bruns et des Pélicans  et sternes.
Mardi 29 on atteint Bonaire en fin de journée.  Juste avant d’arriver, nous attrapons un Barracuda.  La pêche aura été bonne.
Sous le bateau un tombant magnifique nous attend.  Snorkeling à gogo, petite plongée avec Arnaud où je me rends compte que mon ordinateur de plongée est en panne.  C’est embêtant dans la mesure où il me sert surtout de profondimètre et de montre.  Arnaud fait un petit malaise sous l’eau, je le remonte, j’ai mon compte d’émotions.

patons

Le 31, Arnaud est reparti de Bonaire.  Il emporte avec lui la TV qui ne marche plus mais qui est sous garantie et l’ordi de plongée.

bloup

 Avec certaines aides (merci Skype et 4 étoiles du WDC), on imagine des solutions pour pouvoir plonger sans profondimètre et sans montre.
Après réflexion, on prend la bouée qui nous sert d’avertisseur de plongée.  A  la corde on fait un nœud tous les mètres, jusqu’à 20 mètres, profondeur maximale que nous nous autorisons dans ce cas-ci.  Connaissant plus où moins ma consommation en oxygène, on plonge pendant un peu plus de 50 bars et remontée mètre par mètre en comptant une minute « crocodile » à chaque nœuds.   Possible, dès que les gosses font la sieste.

flam


Ed le 27 juillet 2008 - « la loi du bouchon »

Les merdes continuent à nous pleuvoir dessus comme sur un rocher breton. Y aurait’ il un jaunasse à bord ? Je passe le coût exorbitant des frais de change que nous subissons suite à un ratage bancaire magistral ainsi que le prix du billet d’avion Bonaire Bruxelles qui nous est infligé pour rapatrier le cousin Arnaud à partir de Bonaire,  suite à tous ces délais écœurants qui ne nous permettrons pas d’atteindre Panama en temps et en heure. Nous quittons Grenade avec une boule dans le ventre, un peu d’eau dans les Safrans, un déssalinisateur de nouveau en panne, un antifouling qui pelle, mais avec plaisir car nous savons que nous n’y remettrons plus jamais les pieds ni la quille. Ensuite, le pilote tombe en panne. Nous en profitons pour ralentir notre course perdue d’avance. Saut de puces dans les îles du Venezuela qui sont Jolies mais peuplée de gros bacs à moteur genre rois du pétrole. Je plonge en bouteille pour la première fois depuis 17 ans sous les coraux avec mon masque magique. Je remonte après une heure les oreilles au sec et pas sourd. 

bon

Aujourd’hui nous naviguons avec le booster, (bolleyan comme disent les Hollandais), en directions des Antilles Néerlandaises, (ABC).
Le bouchon aurait-il atteint son point culminant vers le bas ? Sommes-nous en train de remonter la pente ? Je ne suis encore sur de rien. Il nous faut l’escale de Bonaire pour faire le point et prendre une option intelligente pour la suite.
Bonaire est une île très spéciale. C’est un paradis pour les plongeurs et amateurs de nature en général. C’est un peu la Hollande avec ses bons et ses mauvais côtés le tout sous les tropiques.

<Après        Avant>

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